La curiositĂ© et la quĂȘte de connaissances scientifiques sont la raison dâĂȘtre du CERN. Quand le Laboratoire a ouvert ses portes, en 1954, la comprĂ©hension du monde subatomique Ă©tait loin dâĂȘtre entiĂšre. Aujourd’hui, nous savons que toute la matiĂšre visible de l’Univers est composĂ©e d’un nombre remarquablement rĂ©duit de particules diffĂ©rentes, rĂ©gies par quatre forces fondamentales. Le CERN a jouĂ© un rĂŽle majeur dans cette avancĂ©e scientifique.
Au cours de la dĂ©cennie 1960, des thĂ©ories ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©es pour intĂ©grer dans le mĂȘme cadre deux des forces fondamentales, la force faible et la force Ă©lectromagnĂ©tique. Dans les annĂ©es 1970, une expĂ©rience menĂ©e au CERN a apportĂ© la premiĂšre preuve expĂ©rimentale Ă l’appui de ces notions, et, dans les annĂ©es 1980, la dĂ©couverte des particules W et Z (vectrices de la force faible) au Grand collisionneur Ă©lectron-positon (LEP) a confirmĂ© la thĂ©orie. LâannĂ©e suivante, des scientifiques du CERN, Simon van der Meer et Carlo Rubbia, ont reçu conjointement le prix Nobel de physique 1984 pour cette dĂ©couverte.
TAu cours des annĂ©es 1990, les expĂ©riences menĂ©es au CERN, conçues Ă la lumiĂšre de cette dĂ©couverte, ont mis Ă l’Ă©preuve la thĂ©orie dite Ă©lectrofaible avec une prĂ©cision extrĂȘme, permettant de lâasseoir sur des bases expĂ©rimentales solides. En 2010, le Grand collisionneur de hadrons (LHC) a commencĂ© Ă produire des collisions dans une rĂ©gion dâĂ©nergie inexplorĂ©e, menant en 2012 Ă la dĂ©couverte au CERN d’une particule appelĂ©e boson de Higgs ; cette particule, qu’on recherchait depuis des dĂ©cennies, est liĂ©e au mĂ©canisme qui donne une masse aux particules Ă©lĂ©mentaires.
Les dĂ©couvertes effectuĂ©es au CERN ne sâarrĂȘtent pas lĂ . Le bilan scientifique du Laboratoire inclut Ă©galement lâobservation pionniĂšre du plasma quarks-gluons au Supersynchrotron Ă protons (SPS). Cet Ă©tat exotique de la matiĂšre, caractĂ©risĂ© par le fait que les quarks sây dĂ©placent librement, contrairement Ă ceux qui sont confinĂ©s dans les protons et les neutrons, fait actuellement lâobjet dâĂ©tudes approfondies de la part des quatre grandes expĂ©riences du LHC, qui scrutent Ă cette fin des collisions entre noyaux lourds.
Faut-il penser que nous sommes arrivés au terme de notre compréhension la nature ? Loin de là .
Dans les annĂ©es et dĂ©cennies Ă venir, la technologie des accĂ©lĂ©rateurs connaĂźtra des changements profonds, avec le passage Ă la haute luminositĂ© du Grand collisionneur de hadrons, qui devrait pousser les performances du LHC Ă leur maximum aprĂšs 2029. Le LHC Ă haute luminositĂ© (HL-LHC) permettra dâĂ©tudier plus en dĂ©tail des mĂ©canismes connus, tels que le boson de Higgs, et peut-ĂȘtre dâobserver de nouveaux phĂ©nomĂšnes rares.
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