Parcourez la frise chronologique interactive pour découvrir les principales étapes et réalisations du CERN au cours de son existence. Traversez le temps et découvrez son histoire en cliquant sur les intitulés.
La premiĂšre observation de pentaquarks au LHC
Lâattribution du prix Nobel de physique pour la prĂ©diction du champ de Higgs
Un an aprĂšs la dĂ©couverte du boson de Higgs, François Englert et Peter Higgs reçoivent le prix Nobel de physique 2013 pour avoir prĂ©dit sur le plan thĂ©orique, des dĂ©cennies plus tĂŽt, conjointement avec Robert Brout, malheureusement dĂ©cĂ©dĂ© avant la dĂ©couverte, lâexistence dâun nouveau champ fondamental prĂ©sent dans tout lâUnivers. Ce champ, connu sous le nom de champ de Higgs, se manifeste sous la forme du boson de Higgs et confĂšre une masse aux particules Ă©lĂ©mentaires via le mĂ©canisme Brout-Englert-Higgs.
ATLAS et CMS découvrent une particule aux caractéristiques compatibles avec celles du boson de Higgs
Le 4 juillet, les collaborations ATLAS et CMS annoncent la dĂ©couverte dâune particule aux caractĂ©ristiques compatibles avec celles du boson de Higgs, prĂ©dit prĂšs de 50 ans plus tĂŽt. Le boson de Higgs est la manifestation du champ de Higgs, qui donne leur masse aux particules Ă©lĂ©mentaires. Au mois de mars suivant, aprĂšs avoir scrutĂ© deux fois et demie plus de donnĂ©es, ATLAS et CMS concluent quâune sorte de boson de Higgs a bel et bien Ă©tĂ© dĂ©couvert.
Le LHC fournit ses premiĂšres collisions de physique
Le programme de physique du Grand collisionneur de hadrons (LHC) commence par des collisions proton-proton Ă lâĂ©nergie sans prĂ©cĂ©dent de 7 TeV (3,5 TeV par faisceau), enregistrĂ©es par les quatre plus grandes expĂ©riences du LHC : ALICE, ATLAS, CMS et LHCb. Plus tard la mĂȘme annĂ©e, des ions plomb sont fournis aux expĂ©riences pour la toute premiĂšre exploitation avec ions lourds menĂ©e au LHC. Depuis, lâĂ©nergie des collisions produites au LHC nâa cessĂ© dâaugmenter, atteignant le niveau record de 13,6 TeV en 2022.
Le démarrage du Grand collisionneur de hadrons
Le 10 septembre Ă 10 h 28 CEST, un faisceau de protons circule avec succĂšs pour la premiĂšre fois le long des 27 kilomĂštres du Grand collisionneur de hadrons. Câest lâaboutissement dâun effort technologique et industriel colossal visant Ă construire la plus grande machine supraconductrice du monde, refroidie Ă Â -271 °C, soit deux degrĂ©s seulement au-dessus du zĂ©ro absolu. Quelques jours aprĂšs son dĂ©marrage, un incident endommage 53 aimants, stoppant la machine pour plusieurs mois. Le LHC redĂ©marre en 2009 et produit ses premiĂšres collisions en dĂ©cembre de la mĂȘme annĂ©e.
LâhĂ©ritage de la premiĂšre grande machine de prĂ©cision du CERN
Le Grand collisionneur Ă©lectron-positon (LEP) est mis hors service en novembre. Au cours de ses 11 annĂ©es dâexploitation, de 1989 Ă Â 2000, il a produit 17 millions de bosons Z, mĂ©diateurs non chargĂ©s de la force faible, et environ 40 000 paires de bosons W, particules chargĂ©es Ă©lectriquement, vecteurs de la force faible. Les mesures de prĂ©cision effectuĂ©es au LEP ont mis Ă Ă©preuve de maniĂšre rigoureuse le ModĂšle standard de la physique des particules, permettant de confirmer lâexistence de trois gĂ©nĂ©rations de particules fondamentales et dâasseoir le ModĂšle standard sur des bases expĂ©rimentales solides.
Le dĂ©marrage du DĂ©cĂ©lĂ©rateur dâantiprotons
Le DĂ©cĂ©lĂ©rateur dâantiprotons (AD) commence Ă fournir des antiprotons de basse Ă©nergie Ă des expĂ©riences sur lâantimatiĂšre. Cette machine longue de 188 mĂštres dĂ©cĂ©lĂšre des antiprotons afin quâils puissent ĂȘtre piĂ©gĂ©s par les expĂ©riences. Il sâagit dâĂ©tudier de maniĂšre approfondie lâantimatiĂšre afin de dĂ©terminer lâexistence dâĂ©ventuelles diffĂ©rences par rapport Ă la matiĂšre ordinaire. En 2017, un nouvel anneau de dĂ©cĂ©lĂ©ration, ELENA (Extra Low ENergy Antiproton), est reliĂ© Ă lâAD pour rĂ©duire encore la vitesse des antiprotons.
La premiĂšre preuve du plasma quarks-gluons
Les rĂ©sultats combinĂ©s de plusieurs expĂ©riences apportent la preuve de lâexistence du plasma quarks-gluons, un Ă©tat de la matiĂšre qui aurait existĂ© juste aprĂšs le Big Bang. Les expĂ©riences ont toutes permis de mesurer diffĂ©rents aspects des collisions entre les noyaux dâatomes lourds et une cible fixe au Supersynchrotron Ă protons (SPS). Ce rĂ©sultat est lâaboutissement dâun programme ions lourds dĂ©marrĂ© en 1986.
Le CERN produit les tout premiers antiatomes
Une expĂ©rience conduite par Walter Oelert (sur la photo) produit neuf atomes dâantihydrogĂšne. Pour la premiĂšre fois, des particules dâantimatiĂšre sont assemblĂ©es pour former des atomes complets.
Feu vert pour le Grand collisionneur de hadrons
Le projet de Grand collisionneur de hadrons est approuvĂ© en dĂ©cembre. Les tests concluants de plusieurs aimants supraconducteurs dĂ©montrent la faisabilitĂ© de cette machine innovante. Les travaux de construction des nouveaux tunnels de service et des cavernes pour les expĂ©riences dĂ©butent en 1998 et sâachĂšvent en 2005. Le dĂ©veloppement et la production des composants du LHC, notamment du remarquable systĂšme constituĂ© de milliers dâimmenses aimants supraconducteurs, dĂ©marrent partout dans le monde.
Les premiers résultats sur la brisure directe de symétrie charge-parité
LâexpĂ©rience NA31, utilisant un faisceau de protons du Supersynchrotron Ă protons (SPS), publie les premiers rĂ©sultats prĂ©cis sur ce que lâon appelle la violation « directe » de la symĂ©trie charge-paritĂ© (CP). Cette dĂ©couverte contribue Ă expliquer les infimes diffĂ©rences de comportement entre les particules de matiĂšre et celles d’antimatiĂšre. Les mesures sont ensuite affinĂ©es par lâexpĂ©rience NA48, menĂ©e au SPS entre 1997 et 2001, ainsi que par lâexpĂ©rience KTeV au Fermilab, aux Ătats-Unis.
Tim Berners-Lee invente le World Wide Web
Tim Berners-Lee, informaticien au CERN, soumet la premiĂšre proposition de crĂ©ation du World Wide Web en mars. Il a lâidĂ©e de fusionner rĂ©seaux de donnĂ©es et hypertexte pour crĂ©er un systĂšme dâinformation mondial qui soit puissant et facile Ă utiliser. Fin 1990, le premier serveur et navigateur web au CERN est opĂ©rationnel. En 1993, le CERN met gratuitement Ă disposition le code source du World Wide Web. Fin 1994, le web compte dĂ©jĂ 10 000 serveurs et 10 millions d’utilisateurs.
Le démarrage du plus grand instrument jamais construit pour la recherche
Le Grand collisionneur Ă©lectron-positon (LEP) est mis en service en juillet 1989. Avec ses 27 kilomĂštres de circonfĂ©rence, le LEP est le plus grand accĂ©lĂ©rateur jamais construit. AlimentĂ© par le complexe dâaccĂ©lĂ©rateurs du CERN, il fournit des collisions de particules Ă quatre gigantesques dĂ©tecteurs : ALEPH, DELPHI, L3 et OPAL.
Lâattribution du prix Nobel de physique pour la dĂ©couverte des bosons W et Z
Un an seulement aprĂšs la dĂ©couverte des bosons W et Z, les deux scientifiques qui en sont Ă lâorigine reçoivent le prix Nobel de physique. Carlo Rubbia, initiateur de la transformation de lâaccĂ©lĂ©rateur SPS en collisionneur proton-antiproton et porte-parole de lâexpĂ©rience UA1, partage le prix Nobel avec Simon van der Meer, inventeur de la technique du refroidissement stochastique, essentielle au fonctionnement du collisionneur.
La découverte des particules W et Z
Le 25 janvier, les expĂ©riences UA1 et UA2 du CERN annoncent la dĂ©couverte du boson W, particule vectrice de la force faible, marquant une Ă©tape importante en physique des particules. Cette dĂ©couverte, effectuĂ©e au Supersynchrotron Ă protons (SPS), est suivie quelques mois plus tard de celle du boson Z, ce qui finit de valider expĂ©rimentalement la thĂ©orie de lâinteraction Ă©lectrofaible.
Le dĂ©marrage au CERN dâun accĂ©lĂ©rateur long de sept kilomĂštres
Le 3 mai, le premier faisceau de protons circule le long des sept kilomĂštres du Supersynchrotron Ă protons (SPS). Cet accĂ©lĂ©rateur est depuis devenu une machine essentielle du programme de physique des particules du CERN. Converti quelques annĂ©es plus tard en collisionneur proton-antiproton, le SPS conduit Ă la dĂ©couverte des particules W et Z, rĂ©compensĂ©e par un prix Nobel. En 1989, le SPS commence Ă©galement Ă servir dâinjecteur pour une machine plus grande, le Grand collisionneur Ă©lectron-positon (LEP).
La découverte des courants neutres
LâexpĂ©rience Gargamelle observe des courants neutres, un phĂ©nomĂšne apportant une preuve essentielle Ă lâappui de la thĂ©orie Ă©lectrofaible. Cette thĂ©orie unifie la force faible et la force Ă©lectromagnĂ©tique en une seule interaction. Cette dĂ©couverte majeure pour la comprĂ©hension des particules et des forces ouvre la voie Ă la chasse aux bosons W et Z, vecteurs de la force faible.
Les toutes premiĂšres collisions proton-proton
Deux faisceaux de protons sont entrĂ©s en collision pour la premiĂšre fois au monde dans les Anneaux de stockage Ă intersections (ISR). ExploitĂ©s pendant 13 ans, les ISR apportent dâimportantes contributions Ă notre comprĂ©hension des constituants du proton et sondent la force nuclĂ©aire forte, qui lie les quarks et les gluons entre eux Ă lâintĂ©rieur des protons et des neutrons. Ils deviennent Ă©galement le premier collisionneur proton-antiproton et le premier collisionneur dâions, permettant au CERN dâacquĂ©rir une expertise unique pour ses projets ultĂ©rieurs de collisionneur de particules.
Georges Charpak révolutionne la détection de particules
Georges Charpak, physicien au CERN, invente la chambre proportionnelle multifils, un dispositif qui rĂ©volutionne lâenregistrement des collisions de particules en capturant celles-ci Ă©lectroniquement plutĂŽt quâau moyen de photographies. Cette innovation augmente considĂ©rablement le nombre de collisions pouvant ĂȘtre analysĂ©es et permet dâĂ©tudier des phĂ©nomĂšnes rares, rĂ©volutionnant ainsi la physique des particules. Cette dĂ©couverte vaut Ă Charpak le prix Nobel de physique 1992.
Lâinstallation de recherche nuclĂ©aire du CERN reçoit ses premiers faisceaux
ISOLDE (Isotope Separator On-Line Device), expĂ©rience de recherche nuclĂ©aire, est mise en service en octobre. Au fil du temps, ISOLDE sâest dĂ©veloppĂ©e et fournit des faisceaux de noyaux atomiques Ă plusieurs dizaines dâexpĂ©riences chaque annĂ©e. Les recherches fondamentales menĂ©es Ă ISOLDE portent sur lâĂ©tude de la structure des noyaux atomiques, la science des matĂ©riaux, la radioprotection, les sciences de la vie et lâastrophysique.
Le Laboratoire franchit la frontiĂšre
Le 13 septembre, lâĂtat français et lâĂtat suisse signent un accord visant Ă Ă©tendre le domaine du CERN au-delĂ de la frontiĂšre franco-suisse, en vue de la construction dâune nouvelle machine, appelĂ©e Anneaux de stockage Ă intersections (ISR), qui doit dĂ©marrer lâannĂ©e suivante. Avec cette extension, le CERN devient le seul centre de recherche du monde situĂ© Ă cheval entre deux pays.
Les premiĂšres observations dâantinoyaux
Deux Ă©quipes, lâune dirigĂ©e par Antonino Zichichi et utilisant le Synchrotron Ă protons du CERN, lâautre dirigĂ©e par Leon Lederman au Laboratoire national de Brookhaven, aux Ătats-Unis, observent simultanĂ©ment lâantideutĂ©ron, noyau dâantimatiĂšre composĂ© dâun antiproton et dâun antineutron. Cette dĂ©couverte marque une Ă©tape importante dans la comprĂ©hension du comportement de lâantimatiĂšre.
Sonder la physique quantique
John Bell, thĂ©oricien au CERN, formule un thĂ©orĂšme qui apporte une contribution essentielle Ă la mĂ©canique quantique. Les critĂšres mathĂ©matiques dĂ©rivĂ©s de ce thĂ©orĂšme, connus sous le nom dâinĂ©galitĂ©s de Bell, permettent de tester lâintrication quantique. Dans les dĂ©cennies qui ont suivi, les travaux de Bell ont eu un impact majeur sur le dĂ©veloppement des technologies quantiques, comme lâinformatique et la cryptographie quantiques.
Le démarrage du premier grand accélérateur de particules du CERN
Le Synchrotron Ă protons (PS) accĂ©lĂšre des protons pour la premiĂšre fois le 24 novembre, Ă une Ă©nergie de 24 GeV, et devient, pour un court laps de temps, lâaccĂ©lĂ©rateur de particules le plus puissant du monde. Avec sa circonfĂ©rence de 628 mĂštres, câest le premier grand accĂ©lĂ©rateur de particules du CERN. Aujourdâhui encore, le PS continue Ă fournir des faisceaux aux expĂ©riences, en plus de servir dâinjecteur pour des machines plus grandes.
La premiÚre découverte du CERN
Ă lâaide du faisceau de protons provenant du Synchrocyclotron, la premiĂšre expĂ©rience du CERN observe un processus rare : la dĂ©sintĂ©gration dâune particule, le pion, en un Ă©lectron et un neutrino, conformĂ©ment aux prĂ©dictions de la thĂ©orie de lâinteraction faible. Cette premiĂšre dĂ©couverte est faite un mois seulement aprĂšs le dĂ©marrage de lâexpĂ©rience.
Le démarrage du premier accélérateur du CERN
En 1957, le Synchrocyclotron (SC), un accélérateur de protons de 600 MeV, est le premier accélérateur du CERN à entrer en exploitation. Il fournira des faisceaux aux premiÚres expériences du Laboratoire à partir de 1958. En 1967, il commence à fournir des particules à une installation particuliÚre de recherche nucléaire, appelée ISOLDE. Le SC est mis hors service en 1990.
La naissance du Conseil européen pour la recherche nucléaire
La Convention Ă©tablissant lâOrganisation est signĂ©e Ă la sixiĂšme session du Conseil provisoire du CERN, Ă Paris, Ă lâĂ©tĂ©Â 1953. Elle est progressivement ratifiĂ©e par les 12 Ătats membres fondateurs : la Belgique, le Danemark, la France, la GrĂšce, lâItalie, les Pays-Bas, la NorvĂšge, la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale dâAllemagne, le Royaume-Uni, la SuĂšde, la Suisse et la Yougoslavie. Le Conseil europĂ©en pour la recherche nuclĂ©aire est officiellement crĂ©Ă© le 29 septembre 1954. Le Conseil provisoire du CERN nâexiste plus ; lâacronyme, lui, est restĂ©.
Le début des travaux
Le 17 mai, les premiers coups de pelle sont donnĂ©s sur le site de Meyrin, en Suisse, en prĂ©sence de personnalitĂ©s officielles du canton de GenĂšve et de membres du personnel du CERN. GenĂšve a Ă©tĂ© choisie parmi quatre autres villes pour accueillir le site du CERN, lors de la troisiĂšme session du Conseil provisoire, en 1952. Ce choix fut entĂ©rinĂ© au terme dâun rĂ©fĂ©rendum menĂ© dans le canton de GenĂšve en 1953.
Les tout débuts
La premiĂšre rĂ©union du Conseil du CERN, prĂ©sidĂ©e par le physicien suisse Paul Scherrer, a lieu Ă lâUNESCO en mai 1952. Parmi les autres postes, attribuĂ©s lors de la rĂ©union, Edoardo Amaldi est nommĂ© secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâorganisation provisoire.
Les origines
Câest le physicien français Louis de Broglie qui, le premier, propose officiellement de crĂ©er un laboratoire europĂ©en, lors de la ConfĂ©rence europĂ©enne de la culture organisĂ©e Ă Lausanne, en Suisse, en dĂ©cembre 1949. La premiĂšre rĂ©solution concernant la constitution dâun Conseil europĂ©en pour la recherche nuclĂ©aire (CERN) est adoptĂ©e en dĂ©cembre 1951, Ă Paris, lors de la rĂ©union intergouvernementale de lâUNESCO. Deux mois plus tard, 11 pays signent un accord portant crĂ©ation du Conseil provisoire du CERN.